Nous sommes d'abord élevés dans le plus haut royaume du Ciel,
en compagnie des anges qui sont au plus proche du Divin.
Ensuite, par degrés, nous sommes
progressivement ramenés à nous-mêmes,
pour nous retrouver avec nos semblables,
et continuer notre vie comme avant sur la Terre.
Mais cet état ne dure qu'un temps.


 
 

 

 

La Lumière

 

    Swedenborg, comme le Bardo-Thödol (le livre tibétain des morts), et les récits de « NDE », trois références incontournables dans ce domaine, sont unanimes sur ce point, nos esprits, à peine passés dans l'autre monde, viennent d'abord dans la lumière de conscience la plus haute qui soit. Dans cette lumière chacun est amené à se remémorer sa vie, et à en faire à la fois une récapitulation. Cette expérience de réminiscence va nous permettre de reprendre pleinement conscience de ce que nous sommes, à travers tout ce que nous avons vécu et que nous avons été, au cours notre existence terrestre.

    C'est certainement cela que la tradition nomme symboliquement « le jugement ». Un jugement, non pas au sens d'un procès, mais d'une réévaluation de nous-mêmes, dans notre devenir, et en regard de la nouvelle perspective que représente cette supraconscience, dont nous faisons, pour beaucoup, la première expérience. 

    Cet état d'extase et de béatitude post-mortem, ne dure qu'un certain temps. Nous sommes ensuite progressivement ramenés à nous-mêmes, pour prendre pied dans la réalité qui correspond le mieux à ce que nous avons été et que nous sommes encore, pour reprendre notre chemin exactement au point où nous l'avions laissé.

   Les scénarios entre Swedenborg, le Bardo-Thödol, et les récits de « NDE », sont à chaque fois différents, mais ils ont indéniablement tous les trois en commun cette immersion de la conscience dans une lumière absolue. Expérience toujours bouleversante qui agira sur la personne comme un révélateur de notre nature profonde.

     Voici, pour commencer, le récit particulier que nous en fait Swedenborg :

    « Tout homme après la mort ressuscite dans l'autre vie, ce qui arrive après quelques jours. L'homme est ressuscité par le Divin au moyen du ministère des anges les plus élevés, de ceux qui sont au plus près de Lui. Mais quand il est tel, qu'il ne peut être avec ces anges, il est accueilli par des anges de moindre lumière et successivement ensuite par les bons esprits. Car tous ceux qui viennent dans l'autre vie, quels qu'ils soient, sont reçus avec bonheur et accueillis comme de nouveaux hôtes.

    Mais comme les désirs de chaque homme le suivent après la mort, celui qui a eu une vie mauvaise ne peut demeurer longtemps avec les anges, et parfois ni même avec les bons esprits. Il se sépare successivement lui-même d'avec eux, et cela, jusqu'à ce qu'il soit arrivé vers des esprits d'une vie semblable à celle qu'il avait dans le monde. Il lui semble alors retrouver sa vie précédente, pour la mener en parfaite continuité avec sa vie précédente. C'est avec cette nouvelle vie que commence son jugement. Ceux qui ont eu une vie mauvaise, descendent, après quelque temps, vers leurs enfers, ceux qui ont eu une bonne vie, sont élevés par degrés dans les Cieux. Tel est le “jugement dernier” de chacun » 

(AC 2119)

    Voilà une version postérieure de ce récit qui donne plus de détails et qui apporte quelques éléments nouveaux :

     « Il m'a été non-seulement dit, mais encore montré par vive expérience comment s'opère la résurrection. L'expérience même a été faite sur moi, afin que j'eusse une pleine connaissance de cette opération.

    Je fus réduit à un état d'insensibilité quant aux sens corporels, par conséquent presque à l'état des mourants. Je perçus que la respiration du corps avait été presque enlevée. La respiration intérieure, qui appartient à l'esprit, restant conjointe par une faible et tacite respiration du corps. Je fus dans cet état pendant plusieurs heures.

    Alors il me fut d'abord donné communication avec le royaume le plus élevé. Je vis même des anges de ce royaume et deux qui étaient assis auprès de ma tête. Les anges qui étaient assis près de ma tête gardaient le silence, communiquant seulement leurs pensées avec les miennes.

    Je percevais que les anges examinaient d'abord quelle était ma pensée, si elle était semblable à la pensée de ceux qui meurent, laquelle est ordinairement portée sur la vie éternelle, et qu'ils voulaient tenir mon mental dans cette pensée. Il m'a été dit ensuite que l'esprit de l'homme, quand le corps expire, est tenu dans cette pensée dernière jusqu'à ce qu'il retourne aux pensées qui proviennent de son affection commune ou dominante dans le monde.

    Les anges veillent avec le plus grand soin à ce que du ressuscité ne vienne aucune idée, si ce n'est celles qui proviennent de l'amour. Les anges lui rendent tous les services qu'il peut désirer dans cet état, et ils l'enseignent sur les choses qui sont dans l'autre vie, selon les capacités de chacun à les comprendre.

    Quand les anges les plus élevés sont auprès du ressuscité, ils ne l'abandonnent pas, parce qu'ils aiment tout homme, et que leur plus grand désir est d'aider, d'enseigner et de guider vers le Ciel. Mais quand l'esprit est tel, qu'il ne peut rester plus longtemps dans la compagnie de ces anges, c'est lui-même qui désire alors se séparer d'eux.

    Quand il se sépare des anges, il vient dans la société des bons esprits. Mais si sa vie dans le monde a été telle, qu'il ne lui soit pas possible de rester avec eux, il se sépare à nouveau d'eux, et cela se répète aussi longtemps et autant de fois qu'il y a lieu, jusqu'à ce qu'il s'associe avec ceux qui correspondent exactement à sa vie, et ce qui est alors étonnant, il retrouve une vie semblable à celle qu'il avait dans le monde.   

   Mais cette exorde (“exordium” : première partie, introduction, préambule, prologue) de la vie de l'homme après la mort ne dure que quelque temps. Dans ce qui va suivre, il sera dit comment il est ensuite conduit de cet état dans un autre. »

(CE 448-450)

    En effet, ce préambule obligé ne dure qu'un temps, car, malgré les analogies avec notre vie et notre monde terrestres, les conditions d'évolution sont maintenant complètement différentes. Cette expérience de supraconscience que nous venons de vivre représente comme une nouvelle feuille de route. Allons-nous aussitôt l'oublier, pour continuer simplement notre vie telle que nous l'avons toujours vécue, ou pour nous tourner de nouveau vers tous les mauvais penchants de notre nature, ou allons-nous cheminer vers notre lumière intérieure et son Soleil ? Dans tous les cas, nous voilà engagés dans un processus de transformation intérieure et extérieure tout nouveau, qui va nous ouvrir des perspectives insoupçonnées et vertigineuses.

    Mais, avant d'aborder la deuxième phase de cette transformation qu'est la mort, comparons ce qui vient d'être dit avec les deux autres sources de référence dans ce domaine que sont le Bardho-Thödol et les récits de « NDE ».

 

 
 

O noble fils, écoute ! Maintenant la luminosité fondamentale,
la claire lumière, éclatante, parfaite, pure, va se lever pour toi.
Reconnais l'essence de l'Esprit, elle est la nature même de la réalité !


 
 

 

Le Bardho-Thödol

 

    Voici un résumé emprunté à la préface d'Anagarika Govinda, du « Livre tibétain des morts ». Il faut tout d'abord préciser qu'il ne s'agit pas tant d'un « livre des morts », que d'un traité sur une voie bouddhiste de la « libération » qui inclut l'instant de la mort, la vision qu'elle représente, et notre destinée ultérieure.

    « Ce n'est pas un guide des morts mais un guide de tous ceux qui veulent dépasser la mort, en métamorphosant son processus en un acte de libération.

   Car nous passons en mourant, par les mêmes étapes que celles que nous traversons dans les stades progressifs de la méditation. Plutarque déjà disait : “à l'instant de la mort, l'âme accède aux mêmes mystères que ceux des grands initiés”.

    Par la coupure automatique de l'enveloppe corporelle et de toutes les volitions (“voluntas” : volonté, acte de volonté) et empêchements de la conscience superficielle, la mort nous donne visiblement une occasion exceptionnelle de nous libérer de l'emprise de nos instincts obscurs, et de nous permettre d'apercevoir la lumière libératrice, ne serait-ce qu'un instant. Celui qui peut rester attaché à cet instant et se tenir à la hauteur de cette connaissance, aura part à cette libération. Par contre la chute de celui qui ne peut rester à ce niveau entraînera un retour plus ou moins difficile dans le cercle des naissances. »

    C'est dit dans un contexte et dans un langage très différents, et pourtant les analogies sont déjà frappantes. Voyons ce que nous dit plus loin, Eva K.Dargyay, dans la présentation qu'il fait de cette nouvelle traduction :

    « Nous retrouvons dans le “noyau” du Bardo-Thödol ce qu'enseignent les mythes : à savoir que l'homme, en fait, est à l'abri dans le giron lumineux de la divinité, où il a part à la vérité en soi, en fonction de sa propre nature spirituelle.

   La nature spirituelle de lumière de l'homme consiste en quelque chose d'insaisissable, de silencieux et de lumineux, qui s'élève dans le cœur de chacun lorsque s'éteignent toutes nos pensées, tous nos désirs, tous nos liens avec les choses qui nous entourent. C'est le pur esprit. Notre texte l'appelle “nu”.

    Cette nature spirituelle de lumière n'est pas quelque chose de saisissable ou de représentable, elle ne s'expérimente de façon immédiate qu'au plus profond de la méditation, après un long cheminement et un long développement spirituel. Cette nature spirituelle de lumière est le propre de l'être humain.

    Le Paradis, que les mythes situent au commencement de l'histoire de l'humanité, est considéré par le Bardo-Thödol comme la qualité première de l'être de l'homme, comme son fondement ontologique.

    Dans les mythes, l'homme perd le Paradis à cause de sa désobéissance et de sa bêtise. Dans notre texte, la nature de la lumière s'assombrit et chute lorsque l'homme se met à déchirer l'être indivisible entre le toi et le moi. Voilà la source de toute souffrance, correspondant à l'expulsion du Paradis. La souffrance n'est donc pas quelque chose qui vient de l'extérieur de l'homme, mais du plus profond de lui-même.

   Dans le Bardo-Thödol, l'esprit de l'homme est le pivot de la reconquête du Paradis. Depuis lors, n'y pénètre que celui qui passe par l'expérience d'une transformation totale, à travers la mort, ou à travers les états comparables de l'extase et de la méditation.

    À sa mort, l'antique aryen de l'Inde, grâce aux chants védiques, monte vers le monde lumineux de la lune où ses ancêtres l'accueillent dans l'immuabilité éternelle. Ici les mythes indiquent déjà à quel point l'heure de la mort est d'une profonde signification. Elle seule peut opérer la métamorphose de l'homme, elle seule le replace dans son paradis originel.

    Le Bardo-Thödol partage avec les mythes cette conviction que l'heure de la mort est, de toute la vie, l'instant incomparable. Notre texte ne croit plus que la reconquête du Paradis originel soit possible grâce à des chants rituels, mais grâce seulement au dévoilement de la véritable nature de l'esprit humain.

    Jetons un coup d'œil à l'un des attributs de ce Paradis retrouvé : il est plein d'une lumière éclatante, qui rayonne, étincelle et éblouit. A l'instant même où la nature spirituelle de l'être humain se voit remplie de cette lumière, elle devient cette lumière elle-même.

    Cette conception est profondément répandue chez les gnostiques, les manichéens, dans l'ancienne Inde, et dans l'Asie. Nous la retrouvons également chez les taoïstes et même en Amérique du Sud et dans les tribus indiennes. Les mythes nomment symboliquement ce Paradis originel “Lune” ou “Soleil”, et ils le situent de l'autre côté de ce monde terrestre, dans une zone de lumière supraterrestre.

   Nous trouvons le Paradis représenté par la lumière non seulement dans les mythes, mais également dans les écrits mystiques des diverses cultures, qui nous rapportent l'expérience d'une lumière apparaissant spontanément.

    Dans le Bardo-Thödol, dès les premières pages, nous rencontrons cette lumière, lumière fondamentale, réalité même de la nature spirituelle.

    Lorsque l'esprit du mort entre dans l'état intermédiaire, il ne sait tout d'abord pas qu'il est mort. Il se croit encore vivant et s'étonne que le monde qui l'environne soit subitement si différent. Le mort est devenu corps-pensant qui perçoit tout ce qui l'environne, mais qui sait qu'il ne peut être vu par le commun des mortels.

    Le premier état qui succède directement à la mort dépend pour la durée, du degré de spiritualité atteint par le défunt. Plus l'homme vivait enfoncé dans les illusions et les souffrances, plus court sera, à l'heure de sa mort, le passage à l'état intermédiaire. Plus trouble également sera la lueur de la lumière originelle. La grande chance de reconnaître, dans la lumière fondamentale, l'essence même de l'esprit, passera inutilement devant cet homme-là.

    Seul celui qui aura de son vivant exercé avec zèle la voie, pourra, à l'heure de la mort, reconnaître dans l'état intermédiaire cette lumière naissante comme l'essence la plus intime du monde, l'être véritable de ce monde. Selon les témoignages mystiques des religions les plus diverses, l'esprit en tant que lumière, n'est pas une métaphore ou une image, c'est une expérience intime de son essence. Le défunt atteint alors la plus haute illumination. »

    Terminons avec ces magnifiques prières empruntées au Bardho-Thödol lui-même :

    « Noble fils (ou fille), ce qu'on appelle la mort va arriver sur toi. Tu dois t'en aller au-delà de ce monde. Il n'y a pas qu'à toi que cela arrive. C'est le sort de tous. Ne t'accroche pas à cette vie. Même si tu y es attaché, tu n'as pas le pouvoir de demeurer ici.

    Noble fils, même si l'apparition de l'état intermédiaire de la Vérité en Soi t'effraie ou te terrorise, n'oublie pas ces paroles. Va de l'avant, imprègne-toi de la signification de ces mots.

  Noble fils, maintenant que ton corps et ton esprit se séparent, la véritable apparence de la Vérité en Soi se montre pour toi subtile, claire, lumineuse, éclatante. Ne crains rien, ne t'effraie pas, n'aie pas peur. C'est le rayonnement de ta réalité même, reconnais-le. »

(« Bardo-Thödol », Albin Michel, 1977.)

   Ces trois extraits sont à plus d'un titre intéressants. Bien qu'exprimés dans un langage et avec des images très différentes, il est d'abord étonnant de constater les similitudes avec les enseignements de Swedenborg, car il y a de nombreux points de recoupements. Il est également important de réaliser que l'on retrouve ces enseignements dans de très nombreuses traditions. Cela est certainement lié au fait qu'ils appartiennent à une sorte de tronc commun, propre à un grand nombre de courants spirituels différents. Tronc commun, qui a sa racine dans une connaissance du monde invisible quasi universelle.

    De telles synthèses de connaissances sur la dimension spirituelle de cette réalité, sur le phénomène de la mort, et sur celui de notre destinée future dans l'au-delà, sont malgré leur universalité, plutôt rares et valent d'être considérées avec la plus grande attention.

    Les enseignements que le Bardho-Thödol développe ensuite relève plus de la mythologie, en ce sens qu'ils sont davantage liés au panthéon des Boubbhas, Boddhisattvas, héros et divinités de cette tradition. Panthéon structuré en une sorte de roue des mondes. Ce symbole, que les amérindiens nomment « Roue-Médecine », se retrouve sous des formes infiniment diverses, au cœur de toutes les grandes traditions et religions du monde. Swedenborg nous donne lui aussi dans ses écrits une certaine vision de cette « roue des mondes ».

    Le Bardho-Thödol nous dit encore que le défunt qui ne peut pas, du fait de son degré d'évolution spirituelle, se maintenir sur le plan de cette Lumière, redescend successivement de monde en monde, jusqu'au plan de conscience qui lui correspond, et éventuellement jusqu'à une réincarnation conforme à son « karma » terrestre.

     Ce point confirme très exactement la vision de Swedenborg, précédemment citée :

     « L'esprit du ressuscité vient d'abord dans la compagnie des anges les plus élevés. Quand l'esprit est tel, qu'il ne peut rester plus longtemps dans la compagnie de ces anges, il se sépare des anges, et vient dans la société des bons esprits. Mais s'il ne lui est pas possible de rester avec eux, il se sépare à nouveau, et cela se répète, jusqu'à ce qu'il s'associe avec ceux qui correspondent à sa vie. » 

    La différence étant qu'il ne peut y avoir, pour Swedenborg, de réincarnation sur le plan terrestre, mais que dans les très nombreuses « demeures » du monde spirituel. La raison en est que notre esprit ne peut plus reprendre cette relativement « lourde et obscure » enveloppe matérielle qui a servi de « moule » ou de « matrice » à notre âme et notre conscience. La pierre précieuse a été libérée de sa gangue, la chenille s'est métamorphosée en papillon. Pour notre esprit il n'y a pas de retour en arrière possible, ni de retour du monde spirituel au monde matériel possible.


 
 

C'était une lumière de pur cristal, une lumière très belle, brillante, irradiante.
On ne peut comparer cette lumière à rien de ce qui existe sur terre.
Je ne peux pas dire que j'aie vu une personne dans cette lumière,
mais il m'a paru certain qu'elle possédait une identité.
Imaginez une lumière faite de totale compréhension et de parfait amour.


 
 


Les "Near-Death-Expériences"

 

    Évoquons notre troisième source, essentielle de ce point de vue, celle des « NDE » ou « Near-death expériences », « Expériences proches de la mort », de nos jours plutôt remplacé par « EMI », « Expériences de mort imminente ». Il n'est pas certain que ce terme soit non plus tout à fait approprié, mais c'est un autre débat. Voici un résumé de ce que le Dr. Moody nous rapporte concernant cet épisode majeur qui succède à la décorporation :

    « Des hommes et des femmes, après avoir été considérés comme “cliniquement morts”, ou après avoir approché la mort de très près à la suite d'accidents graves, ont pu être ramenés à la vie grâce aux procédés modernes de réanimation. Nombreux sont ceux d'entre eux qui rapportent de cette aventure d'étranges souvenirs, et l'on demeure frappé par les similitudes qui se font jour dans les détails de leurs récits.

    J'ai pu réunir ici plus d'une centaine de témoignages de ce genre. Ce phénomène, encore inexpliqué, revêt une importance extrême du point de vue médical aussi bien que philosophique ou religieux. Sommes-nous en présence d'une première preuve de la survie de la conscience après la mort ?

    De tous les éléments communs figurant dans les témoignages que j'ai analysés, le plus difficilement croyable, et en même temps celui qui produit sur le témoin l'impression la plus intense, c'est la rencontre avec une très brillante lumière, d'une brillance supraterrestre. Bien que cette lumière, qualifiée de “blanche” ou de “claire”, soit d'un rayonnement indescriptible, beaucoup insistent sur le fait qu'elle ne brûle pas les yeux, qu'elle n'éblouit pas, et qu'elle n'empêche en rien de voir distinctement les choses environnantes.

    Pas une seule de ces personnes n'a exprimé le moindre doute quant au fait qu'il s'agissait d'un être, d'un “être de lumière”. Qui plus est, cet être est une Personne, qui possède une personnalité nettement définie. La chaleur et l'amour qui émanent de cet être à l'adresse du mourant, dépassent de loin toute possibilité d'expression. L'homme se sent comme envahi et transporté par cet amour et il s'abandonne en toute sérénité au bienveillant accueil qui lui est fait. Un attrait magnétique, irrésistible, émane de cette lumière, vers laquelle il se sent inéluctablement entraîné.

    Alors que cette description de l'être de lumière demeure exactement la même d'un témoignage à l'autre, l'identification de cet être varie singulièrement et semble dépendre en grande partie de l'éducation et des croyances religieuses de chaque individu. Ainsi, la plupart de ceux qui ont été élevés dans la tradition chrétienne identifient cette lumière au Christ. Un homme et une femme de tradition israélite voyaient dans cette entité un “ange”. Bien entendu, dans ces derniers cas les témoins ne prétendaient pas que l'être en question possédât des ailes, ou jouât de la harpe, ni même qu'il présentât un aspect humain. Un témoin qui n'avait reçu ni croyances ni éducation religieuse parlait tout simplement d'un “être de lumière”. Cette même appellation a également été utilisée par une dame professant la foi chrétienne et qui, apparemment, ne se sentait nullement portée à considérer que cette lumière fût le Christ.

    Ce que chacun d'entre eux tentait d'exprimer était que, pour eux, l'être jouait un rôle d'émissaire, ou de guide. Peu de temps après cette apparition, l'entité entre en communication avec le mourant. Cette communication s'effectue directement, par un transfert de la pensée, sans obstacle, et d'une netteté si absolue qu'aucune place n'est laissée au risque d'erreur ou de mensonge.

    De plus, ce dialogue sans entrave n'emprunte rien à la langue maternelle du sujet, ce qui ne l'empêche nullement de recevoir l'information instantanément et de tout comprendre. Plus tard, lors de son retour à la vie, il se révèlera souvent incapable de transposer en un langage normal les pensées ainsi échangées au seuil de la mort. »

("La vie après la vie", Dr Raymond Moody, Robert Laffont, Paris, 1977.)

    À la différence du « Bardo-Thödol » et des « NDE », Swedenborg parle d'anges du plus haut Ciel au lieu d'un être de lumière. Les anges ne sont-ils point censés être des êtres de lumière ? Certains récits de « NDE » mentionnent aussi des anges plutôt qu'un être de Lumière.

    Nous ne pouvons que constater ici encore les très nombreuses concordances avec Swedenborg, comme le mode de communication télépathique avec l'ange ou l'entité lumineuse, l'expérience de supraconscience que représente cette rencontre, la redescente qui s'ensuit, de plans en plans, jusqu'à notre nouvelle demeure céleste.

    Raymond Moody décrit ensuite une étape commune à de nombreux témoignages qu'il intitule : « Le panorama de la vie ». Ces témoignages entrent, comme nous allons le voir, en parfaite résonance avec ce que Swedenborg nous dit au sujet de la mémoire de notre vie terrestre dans le monde spirituel. Suite : le Livre de Vie

 

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