Nous sommes d'abord élevés dans le plus haut royaume du Ciel, en compagnie des anges qui sont au plus proche du Divin. Ensuite, par degrés, nous sommes progressivement ramenés à nous-mêmes, pour nous retrouver avec nos semblables, et continuer notre vie comme avant sur la Terre. Mais cet état ne dure qu'un temps. |
La Lumière Swedenborg, comme le Bardo-Thödol (le livre tibétain des morts), et les récits de « NDE », trois références incontournables dans ce domaine, sont unanimes sur ce point, nos esprits, à peine passés dans l'autre monde, viennent d'abord dans la lumière de conscience la plus haute qui soit. Dans cette lumière chacun est amené à se remémorer sa vie, et à en faire à la fois une récapitulation. Cette expérience de réminiscence va nous permettre de reprendre pleinement conscience de ce que nous sommes, à travers tout ce que nous avons vécu et que nous avons été, au cours notre existence terrestre. C'est certainement cela que la tradition nomme symboliquement « le jugement ». Un jugement, non pas au sens d'un procès, mais d'une réévaluation de nous-mêmes, dans notre devenir, et en regard de la nouvelle perspective que représente cette supraconscience, dont nous faisons, pour beaucoup, la première expérience. Cet état d'extase et de béatitude post-mortem, ne dure qu'un certain temps. Nous sommes ensuite progressivement ramenés à nous-mêmes, pour prendre pied dans la réalité qui correspond le mieux à ce que nous avons été et que nous sommes encore, pour reprendre notre chemin exactement au point où nous l'avions laissé. Voici, pour commencer, le récit particulier que nous en fait Swedenborg :
Voilà une version postérieure de ce récit qui donne plus de détails et qui apporte quelques éléments nouveaux :
En effet, ce préambule obligé ne dure qu'un temps, car, malgré les analogies avec notre vie et notre monde terrestres, les conditions d'évolution sont maintenant complètement différentes. Cette expérience de supraconscience que nous venons de vivre représente comme une nouvelle feuille de route. Allons-nous aussitôt l'oublier, pour continuer simplement notre vie telle que nous l'avons toujours vécue, ou pour nous tourner de nouveau vers tous les mauvais penchants de notre nature, ou allons-nous cheminer vers notre lumière intérieure et son Soleil ? Dans tous les cas, nous voilà engagés dans un processus de transformation intérieure et extérieure tout nouveau, qui va nous ouvrir des perspectives insoupçonnées et vertigineuses. Mais, avant d'aborder la deuxième phase de cette transformation qu'est la mort, comparons ce qui vient d'être dit avec les deux autres sources de référence dans ce domaine que sont le Bardho-Thödol et les récits de « NDE ».
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O noble fils, écoute ! Maintenant la luminosité fondamentale, la claire lumière, éclatante, parfaite, pure, va se lever pour toi. Reconnais l'essence de l'Esprit, elle est la nature même de la réalité ! |
Le Bardho-Thödol
Voici un résumé emprunté à la préface d'Anagarika Govinda, du « Livre tibétain des morts ». Il faut tout d'abord préciser qu'il ne s'agit pas tant d'un « livre des morts », que d'un traité sur une voie bouddhiste de la « libération » qui inclut l'instant de la mort, la vision qu'elle représente, et notre destinée ultérieure.
C'est dit dans un contexte et dans un langage très différents, et pourtant les analogies sont déjà frappantes. Voyons ce que nous dit plus loin, Eva K.Dargyay, dans la présentation qu'il fait de cette nouvelle traduction :
Terminons avec ces magnifiques prières empruntées au Bardho-Thödol lui-même :
Ces trois extraits sont à plus d'un titre intéressants. Bien qu'exprimés dans un langage et avec des images très différentes, il est d'abord étonnant de constater les similitudes avec les enseignements de Swedenborg, car il y a de nombreux points de recoupements. Il est également important de réaliser que l'on retrouve ces enseignements dans de très nombreuses traditions. Cela est certainement lié au fait qu'ils appartiennent à une sorte de tronc commun, propre à un grand nombre de courants spirituels différents. Tronc commun, qui a sa racine dans une connaissance du monde invisible quasi universelle. De telles synthèses de connaissances sur la dimension spirituelle de cette réalité, sur le phénomène de la mort, et sur celui de notre destinée future dans l'au-delà, sont malgré leur universalité, plutôt rares et valent d'être considérées avec la plus grande attention. Les enseignements que le Bardho-Thödol développe ensuite relève plus de la mythologie, en ce sens qu'ils sont davantage liés au panthéon des Boubbhas, Boddhisattvas, héros et divinités de cette tradition. Panthéon structuré en une sorte de roue des mondes. Ce symbole, que les amérindiens nomment « Roue-Médecine », se retrouve sous des formes infiniment diverses, au cœur de toutes les grandes traditions et religions du monde. Swedenborg nous donne lui aussi dans ses écrits une certaine vision de cette « roue des mondes ». Le Bardho-Thödol nous dit encore que le défunt qui ne peut pas, du fait de son degré d'évolution spirituelle, se maintenir sur le plan de cette Lumière, redescend successivement de monde en monde, jusqu'au plan de conscience qui lui correspond, et éventuellement jusqu'à une réincarnation conforme à son « karma » terrestre. Ce point confirme très exactement la vision de Swedenborg, précédemment citée :
La différence étant qu'il ne peut y avoir, pour Swedenborg, de réincarnation sur le plan terrestre, mais que dans les très nombreuses « demeures » du monde spirituel. La raison en est que notre esprit ne peut plus reprendre cette relativement « lourde et obscure » enveloppe matérielle qui a servi de « moule » ou de « matrice » à notre âme et notre conscience. La pierre précieuse a été libérée de sa gangue, la chenille s'est métamorphosée en papillon. Pour notre esprit il n'y a pas de retour en arrière possible, ni de retour du monde spirituel au monde matériel possible. |
C'était une lumière de pur cristal, une lumière très belle, brillante, irradiante. On ne peut comparer cette lumière à rien de ce qui existe sur terre. Je ne peux pas dire que j'aie vu une personne dans cette lumière, mais il m'a paru certain qu'elle possédait une identité. Imaginez une lumière faite de totale compréhension et de parfait amour. |
Évoquons notre troisième source, essentielle de ce point de vue, celle des « NDE » ou « Near-death expériences », « Expériences proches de la mort », de nos jours plutôt remplacé par « EMI », « Expériences de mort imminente ». Il n'est pas certain que ce terme soit non plus tout à fait approprié, mais c'est un autre débat. Voici un résumé de ce que le Dr. Moody nous rapporte concernant cet épisode majeur qui succède à la décorporation :
À la différence du « Bardo-Thödol » et des « NDE », Swedenborg parle d'anges du plus haut Ciel au lieu d'un être de lumière. Les anges ne sont-ils point censés être des êtres de lumière ? Certains récits de « NDE » mentionnent aussi des anges plutôt qu'un être de Lumière. Nous ne pouvons que constater ici encore les très nombreuses concordances avec Swedenborg, comme le mode de communication télépathique avec l'ange ou l'entité lumineuse, l'expérience de supraconscience que représente cette rencontre, la redescente qui s'ensuit, de plans en plans, jusqu'à notre nouvelle demeure céleste. Raymond Moody décrit ensuite une étape commune à de nombreux témoignages qu'il intitule : « Le panorama de la vie ». Ces témoignages entrent, comme nous allons le voir, en parfaite résonance avec ce que Swedenborg nous dit au sujet de la mémoire de notre vie terrestre dans le monde spirituel. Suite : le Livre de Vie
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