« Élohim dit : Qu'il y ait un firmament au milieu des eaux
et qu'il sépare les eaux du dessus des eaux du dessous.
Elohim appela le firmament, Cieux.

Élohim dit : Que les eaux s'amassent en un seul lieu et qu'apparaisse le sec. Élohim appela ce qui est sec, Terre, et l'amas des eaux, Mers.
Et Élohim vit comme tout cela était bon. »

« Élohim dit : Faisons l'homme à notre image, faisons-le à notre ressemblance. Qu'il domine sur tous les poissons de la mer,
sur tous les oiseaux du ciel
et sur tous les animaux de la Terre.

Élohim vit tout ce qu'il avait fait : et voici cela était très bon. »

                                                                                                                  (Gn 1 : 6-10, 26, 31)

 

 
 



Trois niveaux de conscience


    Il y a trois choses qui constituent tout homme, et qui se suivent en ordre chez lui : l'âme (anima), le mental (mens) et le corps. Son intime est l'âme, son moyen est le mental, et son dernier est le corps. Tout ce qui influe du Divin dans l'homme influe dans son degré le plus intime qui est l'âme, descend de là dans son degré moyen qui est le mental, et par celui-ci dans son dernier, qui est le corps.

(CL 101)

    En un mot, l'âme est l'homme lui-même, parce qu'elle est l'homme intime, cependant elle n'est pas la vie, mais seulement le plus proche réceptacle de la vie procédant du Divin, et ainsi l'habitacle de Dieu. De là elle est l'essence même de la vie chez l'homme.

(CL 315 ; AC 4235)

    C'est de l'intérieur que vient l'influx, il y a un influx de l'homme spirituel dans l'homme naturel, et non vice versa, et par suite un influx de l'âme dans toutes les choses du mental et du corps. Tout ce qui influe du Divin dans l'homme influe d'abord dans son intime, qui est l'âme, et descend de là dans son moyen, qui est le mental, et par celui-ci dans son dernier, qui est le corps. L'homme ne pourrait vivre un seul instant si l'influx provenant du monde spirituel lui était ôté, mais néanmoins l'homme est dans sa liberté. L'influx du monde spirituel ne contraint pas l'homme qui reste dans sa liberté de penser et de vouloir.

(AC 3721 ; 1702 ; 6053-6058 ; DA 101 ; 3128 ; 2887 ; DP 129)

     Il y a trois degrés de la vie dans l'homme, comme il y a trois degrés de la vie dans les cieux, c'est-à-dire trois cieux. Il y a donc en lui autant de degrés distincts qu'il y a de cieux, c'est-à-dire trois. Le dernier degré qui est appelé homme externe ou naturel est celui par lequel l'homme est semblable aux animaux. Le second degré, qui est appelé homme interne ou rationnel, est celui par lequel l'homme se différencie des animaux. Le troisième degré de la vie est celui que l'homme connaît le moins, et cependant c'est celui par lequel le Divin influe dans son mental. Il a en outre un quatrième degré qui est le corps avec ses sens.

                                                                                                                                    (AC 3747, 5114)

    Il y a aussi dans l'homme trois degrés d'intellectuels. Le degré infime est le scientifique, le degré moyen est le rationnel, et le degré suprême est l'intellectuel. Ils sont tellement distincts entre eux qu'ils ne se confondent jamais. Ces trois degrés sont, en général, appelés entendement, raison et science.

(AC 657, 658)

 
 

    Tout dans la vision de Swedenborg se structure et évolue par degrés, et comme pour les platoniciens et les néoplatoniciens, pour lui « tout est trois en un ».

     L'âme, « anima », « ce qui est animé », est ce qui constitue le plus intime degré de notre conscience et de notre être, c'est la première enveloppe, au cœur de laquelle gronde la forge Divine, celle du Soleil des soleils. Vient ensuite l'esprit au sens du « mens », du « mental », qui n'est pas seulement l'intellect mais aussi le coeur, la complexe alchimie des pensées et des émotions, des idées et des sentiments en nous. Vient ensuite la dernière enveloppe, le corps, qui inclut aussi le domaine de l'énergie vitale et de tout ce qui nous parvient à travers nos cinq sens. Il est aussi le vaisseau de la parole et des actes, de ce que l'on dit et de ce que l'on fait. Cette structure tridimensionnelle de nos êtres existe parce qu'elle est l'expression de la structure Divine elle-même.

    La vision est on ne peut plus claire, elle s'approfondit et se complexifie par la suite. Le « mental », que Swedenborg nomme « l'entendement », se structure lui-même en trois niveaux. Le premier degré est notre capacité à comprendre, à saisir intellectuellement les choses. Le second correspond à notre aptitude à conceptualiser, réfléchir et raisonner. Le dernier, qui correspond à ce qu'il nomme « les scientifiques », est celui des connaissances liées à l'expérience des sens et des connaissances mémoriques.

     Ces trois domaines d'activités mentales, sont, comme pour l'âme, l'esprit et le corps, dans une relation de fin, de cause et d'effet. On a d'abord une idée, que l'on conceptualise ensuite, pour lui donner finalement forme. Ici aussi, une fois que l'on a bien identifié ce que Swedenborg entend exactement par telle ou telle expression, l'image devient claire, simple et efficace. Nous allons voir avec les chapitres suivants combien sa vision va s'approfondir encore, pour atteindre des niveaux de réalité insoupçonnables.


    

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