L'autre monde a droit à notre plus vif intérêt,
puisque nous y serons dans peu de temps,
pour n'en jamais revenir.
 



 

Introduction


    Une page a déjà été dédiée à ce sujet, voir : la vie après la mort. Cette série de douze pages développe d'une façon plus approfondie cette question fondamentale qui est, avec celle de la régénération, au cœur des enseignements de Swedenborg.

    L'idée ici est de pouvoir, non seulement présenter les enseignements de Swedenborg sur la question de la vie après la mort, mais de proposer aussi au lecteur une progression du sujet, pas à pas,  la plus détaillée et descriptive possible. Le but étant de pouvoir informer au mieux sur cette mystérieuse, haute et sublime transformation qu'est la mort, pendant inséparable de cette vie.

    Nous avons pour ce faire aussi emprunté à d'autres sources de référence dans ce domaine. En vue de comparer, de corroborer, de différencier, mais aussi de compléter l'information sur le sujet le plus concrètement possible. Nous souhaitons que cette incroyable vision puisse servir à mieux comprendre la mort, à mieux accompagner les mourants et leurs funérailles, et à nous aider à mieux nous préparer à la mort. Cette époustouflante mise en perspective de notre vie présente avec ce qui ressort de ces enseignements, a de quoi transformer notre façon de vivre la mort, mais aussi notre façon de vivre la vie.

    Voici, en guise d'introduction, un très beau texte, écrit par Charles Byse en 1911 :

    « Les idées de Swedenborg sont déjà frappantes lorsqu'on les entend énoncer en quelques mots, mais elles le sont bien davantage lorsque l'on entre dans le détail. Cela est vrai pour toutes ses grandes doctrines et nous allons tout d'abord en faire l'expérience à propos de ses descriptions de l'autre monde.

    L'autre monde : la plupart des nations, si ce n'est toutes, y ont cru jusqu'à ce jour, et il a droit à notre plus vif intérêt, puisque dans peu de temps nous y serons tous pour n'en jamais revenir. Cependant Emmanuel Swedenborg est le seul qui prétende le connaître comme on connaît la France ou la Suisse, et nous raconter ce qu'on y voit.

    Jusqu'à notre ère, l'humanité était dans une profonde ignorance à ce sujet ; l'Ancien Testament n'affirmait pas même la survivance de l'âme, et il a fallu attendre les Évangiles pour mettre en évidence l'immortalité de l'âme. Néanmoins, pendant les dix-neuf ou vingt siècles qu'a duré l'Église chrétienne aucun prophète, aucun apôtre, aucun docteur n'a pu nous donner une idée exacte et complète du monde à venir, - aucun sauf précisément Swedenborg.

    Pourquoi cela ? Parce que l'univers spirituel n'est pas accessible à nos sens, que nous ne pouvons d'ordinaire ni le voir, ni l'entendre, ni le toucher, et qu'il nous est par conséquent loisible de l'ignorer et d'en nier même l'existence. De tous les théologiens anciens et modernes, Swedenborg semble être le seul à avoir été introduit de son vivant dans ce mystérieux au-delà, et à avoir vu ses facultés intérieures s'ouvrir de façon à percevoir directement ce qui s'y passe.

    Il l'affirme tout du moins, et quelque surprenante que soit cette affirmation, on n'ose pas la dédaigner, car elle s'appuie sur deux faits généraux impossibles à contester aujourd'hui. Le premier, c'est l'entière bonne foi du narrateur, il croit que tout ce qu'il rapporte lui est réellement arrivé, cela ne fait pas un doute. Le second, c'est le caractère même de ses récits. Ils sont si clairs, si nets, si circonstanciés, si variés aussi, qu'ils ne paraissent point avoir pu être inventés.

    Ils font surtout partie intégrante d'un système admirable par son unité et par la manière dont il répond aux grandes questions de l'esprit humain, ce qui nous engage à les prendre en sérieuse considération, même s'ils peuvent de prime abord nous sembler parfois étranges.

    Pourtant, chers lecteurs, je ne vous demande pas de m'écouter avec une puérile crédulité et de renoncer à l'usage de la raison. Swedenborg lui-même ne vous le demanderait pas, car nul plus que lui n'a combattu la foi aveugle et réclamé le libre examen. Tout ce que je vous demande, c'est d'aborder cette étude sans parti pris et de vous rappeler que l'explorateur du Ciel et de l'enfer est un homme de grand génie.

    Regardez ensuite tout cela comme une conception humaine, individuelle, comme une représentation qu'a pu se faire des choses invisibles un esprit d'élite très philosophique et profondément mystique, versé dans toutes les sciences.

    Comparez cette conception avec les notions vagues et contradictoires dont on se contente autour de nous. Réfléchissez-y en vous laissant guider par ce qu'il y a de meilleur dans votre âme. Vous pourrez alors vous prononcer avec impartialité en toute connaissance de cause. »

("Swedenborg", Charles Byse, Lausanne, 1911.)

    Depuis le temps de Swedenborg et même depuis celui de Charles Byse (1835-1925), les sciences humaines ont apporté de nombreuses connaissances nouvelles sur la question de la mort et d'une possible existence par-delà ce monde. Aucune de ces sciences n'en a certes apporté une preuve scientifique formelle, mais de très nombreuses études et recherches ont été menées sur cette question tout au long du précédent vingtième siècle, travaux qui ont considérablement fait avancer la connaissance que nous avons de la mort et de la vie post-mortem.

    En ethnologie, l'étude des chamanismes du monde, a mis en lumière de très nombreux témoignages et récits de communications avec les esprits des défunts. Dans le domaine de la parapsychologie de nombreux récits sont venus témoigner de toutes sortes d'expériences de communications avec des esprits, parfois même des esprits angéliques. En psychologie les travaux d'Elizabeth Kübler-Ross, de Stanislav Grof, de Marie de Hennezel en France, et de nombreux autres chercheurs, ont apporté de précieuses connaissances sur la confrontation avec la mort, sur le fait de mourir, ainsi que sur l'accompagnement au mourant. A partir de 1975, une étude du Dr. Raymond Moody, portant sur les récits de nombreuses personnes miraculeusement réanimées après une phase de mort clinique, a ouvert un tout nouveau champ d'étude qui se révèlera par la suite extrêmement fécond. Plus récemment les neuro sciences nous apportent également leur éclairage dans ce domaine et de très nombreux travaux ont également été menés dans les domaines de l'anthropologie, de l'histoire, de la sociologie, de la philosophie et de l'étude des religions comparées.Voir : Brève bibliographie sur la mort et la vie post-mortem

    Dans ces circonstances, qu'est-ce que Swedenborg pourrait donc encore avoir à nous apporter dans ce domaine ? Même s'il a perdu, au fil de ce récent vingtième siècle, la quasi-exclusivité dont il avait joui sur le sujet tout au long du dix-neuvième siècle, il n'en est pour autant pas déclassé, bien au contraire. Bien que ses écrits aient maintenant 250 ans, ses enseignements sur cette question, comme sur beaucoup d'autres sujets, restent uniques et continuent à apporter dans ce domaine des éclairages toujours totalement inédits. Plus encore, ils inscrivent les expériences de vie post-mortem et de communication avec les esprits défunts dans une très vaste vision d'ensemble qui leur donne tout leur sens. Finalement, plutôt que de déclasser sa vision, cette étonnante et récente explosion de connaissances évoquée plus haut, et dont il a été un indéniable précurseur, vient plutôt confirmer nombre de ses enseignements dans ce domaine.

    Comme nous allons le voir, aucun témoin de l'invisible n'aura été, à ce jour, aussi loin que Swedenborg dans la connaissance des autres mondes, et plus encore des grandes lois qui en sous-tendent l'existence. Suite : fausses croyances

 

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